Aujourd’hui je vous emmène visiter une vieille forge. Après 3 mois sans article à vous mettre sous la dent, c’est d’abord l’occasion de me rattraper et vous montrer que je suis toujours vivant. Mais c’est aussi l’occasion de parler de la grande faucheuse, de ma vie et aussi des Neg’Marrons.

Introduction

J’ai toujours détesté les gens qui associent des citations à leurs photos. C’est tellement kitsch ! Surtout qu’ils choisissent toujours des vieilles citations poussiéreuses sorties tout droit de la préhistoire. Alors que les Neg’Marrons sont passés par là. La preuve par la citation :

« Le temps passe et passe et passe
Et beaucoup de choses ont changé
Qui aurait pu s’imaginer que le temps se serait si vite écoulé
On fait le Bilan calmement en s’remémorant chaque instant
Parler des histoires d’avant comme si on avait 50 ans »

Pour ceux qui ont la référence : désolé. Cela devrait passer d’ici quelques jours.

 

Le temps passe et passe et passe…

Après cette petite mise en bouche, venons-en au fait. J’écris un article mièvre sur le sujet du temps qui passe (et passe et passe…). Alors revenons un an en arrière, en juin 2022, date de cette prise de vue. Ce printemps, comme tous les printemps depuis que j’ai attrapé le virus de l’urbex, les beaux jours arrivent, la végétation reprend ses droits, et moi je sors de ma léthargie hivernale pour butiner des lieux abandonnés (comme quoi je n’ai pas le sens de la formule des Neg’Marrons) à travers toute l’Europe. Au détour de ma frénésie printanière d’urbex, je déniche la grande faucheuse.

La grande faucheuse

La grande faucheuse, c’est une vieille usine géante comme on les aime. Au départ, au début du XIXème siècle c’est juste une petite forge au fond d’une vallée encaissée (énergie hydraulique oblige). Elle attire rapidement les investisseurs et les travailleurs, et connait un essor fulgurant. En effet elle devient vite plus qu’une usine : les bâtiments s’agrègent les uns aux autres, puis on ajoute des logements sociaux, une église, une école, … Jusqu’à l’émancipation de la communauté en tant que commune à part entière quelques décennies plus tard. Usine modèle au XIXème siècle, très documentée, elle traverse le XXème siècle sans faire parler d’elle, jusqu’à sa fermeture complète en 2019.

Si sa production de base est toujours restée axée sur les faux et faucilles, elle s’est diversifiée suivant les besoins de chaque époque, produisant tour à tour outils agricoles, sabres et baïonnettes et plus récemment radiateurs.

La visite est très intéressante car le site regorge d’objets et de traces du passé – tout est resté sur place. De plus on remarque facilement que l’usine a été abandonnée progressivement, bâtiment par bâtiment, au fur et à mesure du déclin de l’activité. Certaines parties de la grande faucheuse ont clairement été délaissées il y a plusieurs décennies. D’autres ne le sont même pas encore tout à fait.

La visite de la grande faucheuse

J’entre facilement sur le site ; le portail est ouvert. Je vois quelqu’un passer, il semble aller vers une sorte de station d’épuration en service à l’extrémité du site. Avec un minimum de discrétion je devrais pouvoir visiter le site sans croiser personne. Je déambule de bâtiment en bâtiment, mené par mon appareil photo.

 

Je m’amuse bien. Atelier après atelier, je me rapproche de la zone qui semble en activité. Et au détour d’un angle, je me retrouve nez à nez – enfin plutôt nez à dos, car il ne me voit pas – avec un ouvrier. Il ne me voit pas. Je recule à couvert et réfléchis quelques instants. Je pourrais aller discuter, mais je ne suis pas sensé être là – déjà au milieu de l’usine. Dans le doute je préfère rebrousser chemin avec les photos que j’ai déjà pu faire, quitte à revenir un autre jour pour finir la visite.

C’est surement cela le secret de l’état de conservation exceptionnel de l’usine : le site n’est pas totalement désaffecté. D’un côté la station d’épuration, de l’autre des appartements occupés, entre les 2 des ateliers en suspension entre le passé et le présent. Leur sort sera bientôt fixé, car des projets de transformation du site sont à l’étude, car son intérêt architectural et patrimonial est évident.

On fait le Bilan calmement en s’remémorant chaque instant

Désolé pour cet aparté sur la grande faucheuse. Revenons en au temps qui passe. J’ai visité la grande faucheuse il y a un an. Je venais d’apprendre l’arrivée prochaine de ma fille.

Depuis, elle est arrivée. Comme à la naissance de mon fils, elle a chamboulé ma vie.

Jusqu’à maintenant c’était un grand plaisir de partager régulièrement mes explorations avec vous. Aujourd’hui j’ai du mal à trouver l’inspiration. Je prends un plaisir immense à observer ces petits êtres grandir.

Néanmoins je ne vais pas faire le bilan de ma vie d’urbexeur – je ne suis pas encore prêt à ranger l’appareil photo au placard. Je fais une pause. A bientôt !

 

 

 

Cet article a 4 commentaires

  1. Bonsoir Olivier.
    Encore un très bon article qui donne envi d’aller voir en vrais.
    Merci et à bientôt.

    Théo

    1. Merci beaucoup Théo !

  2. Bonjour Olivier,
    Toutes nos félicitations à l’heureux papa (sans oublier la maman) !
    La vie nous fait sans arrêt des cadeaux et des clins d’œil, rien n’est plus important que de les savourer.
    A très bientôt… ou pas !

    1. Merci à vous 2 ! Je ne désespère pas de vous croiser un jour !

Laisser un commentaire

Close Menu