En urbex, les meilleures visites sont souvent celles que l’on n’attend pas. L’hôpital autopsié fait partie de ce genre de bonnes surprises. Bien que passé plusieurs fois à proximité, je n’avais jamais pris le temps de m’arrêter. Et puis là, nous avions un trou dans notre planning, sur la route du retour en France à la fin d’un énième road trip urbex italien…
Alors nous décidons d’aller visiter l’hôpital autopsié à défaut de mieux, pour passer le temps. Sans grand espoir de faire de merveilleuses découvertes. D’autant plus que j’avais cassé mon objectif grand angle la veille, donc j’étais « photographiquement limité ». Et finalement, j’adore cette série !
Le terrain qui entoure l’hôpital ressemble à une forêt primaire. Il n’est pas spécialement grand, mais n’empêche, il faut s’enfoncer dans une forêt dense avant d’entrevoir le bâtiment.
L’autopsie
A ce stade, je pense encore que l’hôpital autopsié n’a aucun intérêt photographique. Les rapport d’explorations que j’ai pu lire sur internet montrent un bâtiment totalement désossé et saccagé par des graffeurs. Néanmoins, une chose m’attire en particulier…
Entrer dans cet ancien l’hôpital est un jeu d’enfant. Il est tellement abandonné qu’il n’a plus aucune porte. Une fois à l’intérieur, je tiens à commencer la visite par cet objectif qui m’attire et j’entraîne ma binôme dans les sous-sols – mon flair d’explorateur me commande que c’est là que je le trouverai. Nous enchaînons rapidement les pièces vides sans intérêt, jusqu’à… Bingo !
Ca fait toujours quelque chose de tomber sur une morgue abandonnée. Brrr… J’adore cette ambiance. On peut s’imaginer pas mal de choses avec cette table d’autopsie. Les explorateurs comprendront !
Déambulation
Si nous nous sommes rués vers cette morgue, cette vieille architecture hospitalière dénudée garde beaucoup de charme. Alors nous décidons de poursuivre la visite et flâner un peu dans ces longs couloirs. Cette architecture art nouveau est très agréable avec ses grandes ouvertures et ses grands balcons. De plus, la lumière met bien en valeur le bâtiment, avec un soleil printanier timide qui parvient à réchauffer le bâtiment.
Moins grand qu’un manicomio, l’ancien hôpital disposait de 120 lits. Le bâtiment est symétrique, et chaque étage est identique. Du coup il est impossible de différencier les étages, si ce n’est en se repérant au niveau des arbres devant la fenêtre. Alors nous grimpons les étages un par un sans nous soucier du niveau, nous arriverons bien au dernier. L’immeuble est dangereux car toutes les fenêtres sont béantes et les gardes corps ont disparu, mais le sol tient bon.
L’Hôpital autopsié
Avant de vous quitter, voici quelques mots sur l’histoire de l’hôpital autopsié. Construit aux environs de 1900, c’est un établissement dédié aux maladies pulmonaires. A l’époque situé en pleine nature, à l’écart de la ville, ses grands balcons permettent aux patients de profiter de l’air pur environnant. Il ferme en 1990, on ne sait plus trop pourquoi.
Ensuite, un projet de transformation en maison de retraite échoue lamentablement, quand l’entreprise chargée de la rénovation préfère partir avec l’argent juste après le début des travaux. Pendant une période l’hôpital a aussi accueilli des réfugiés.
Mais tout ça c’était dans les années 90. Depuis le changement de millénaire, rien ne s’est passé. A part les arbres qui poussent et le lierre qui prend possession du lieu.