L’école des fans, c’est un petit lieu abandonné, peu connu et qui ne paie pas de mine. Une visite rapide mais comme je les aime : une vraie exploration. Je vais vous expliquer pourquoi. En plus cela fait longtemps que je n’ai pas écrit sur ma pratique urbex… Dans cet article vous découvrirez comment je trouve les lieux abandonnés que je vous présente.

A propos des échanges d’adresses

Au départ c’est un ami qui m’avait donné ce point (traduction pour les non-initiés à l’urbex : ses coordonnées GPS). Et je m’étais empressé de le reporter sur ma carte.

Oui, il m’a donné ce point. C’était désintéressé de sa part et je fais souvent pareil avec lui. Et c’est comme cela que j’envisage mes relations dans ma vie privée comme en urbex, de manière désintéressée, pour se faire plaisir. Parfois nous explorons ensemble mais pas cette fois-ci. Et je suis sûr qu’il ne m’en veut pas d’y être allé sans lui.

Cette anecdote résume bien ma position par rapport à l’échange d’adresses de lieux abandonnés. En effet je n’échange jamais ; je donne de bon coeur à mes proches quand j’en ai envie. C’est comme les coins à champignons, ça se partage en famille. Ce qui sous-entend que je ne donne jamais d’adresses ni d’indices à un inconnu qui arrive avec ses gros souliers.

Voilà ma vision ; ce n’est surement pas celle de tous les urbexeurs. D’ailleurs quand je parle de « mes amis », il n’y a aucune notion de réputation urbex : je n’échangerai pas plus avec quelqu’un qui a 50 000 spots à son actif, même si je bave devant ses photos. Les gens avec qui je pratique l’urbex sont pour la plupart des urbexeurs dilettantes et ne font pas du tout partie du gratin. Et ils se comptent sur les doigts de la main.

La recherche de spots urbex

Donc non, je ne trouve pas tous les lieux que je visite par moi-même. J’en trouve une partie tout seul via des heures (et des heures) de recherche sur internet – disons un tiers de mes adresses. Pour le deuxième tiers, ce sont des amis qui me font découvrir (soit en m’emmenant directement, soit en me les recommandant – comme pour l’école des fans). Et la dernière partie je les trouve à partir des explorations des autres urbexeurs,  avec les indices sur leurs articles ou leurs photos.

Je trouve rarement des lieux par hasard en passant devant. Ça arrive mais c’est marginal. A mes débuts en urbex j’avais tendance à m’arrêter et aller voir tous les lieux devant lesquels je passais et qui semblaient abandonnés. Mais il y a deux problèmes à cela. Le premier est que 9 fois sur 10 l’endroit n’a aucun intérêt. Et le deuxième problème – plus gênant – est qu’en s’arrêtant partout on perd un temps fou et on n’arrive jamais où l’on souhaite aller.

La recherche par moi même

Concernant ma technique de recherche, c’est assez simple. C’est un savant mélange entre des mots-clés bien choisis (avec la plupart du temps « abandonné » ou « désaffecté » dans la requête, et souvent une indication géographique) et la visualisation des résultats par images. A partir de ça, Google m’emmène sur des pages diverses telles que des journaux, des photos et blogs personnels ou encore des organismes de sauvegarde du patrimoine. Occasionnellement sur des sites de vente immobilières mais j’aime moins ces sources car qui dit édifice en vente dit pas complètement délaissé.

Ensuite je complète ma recherche sur Google Maps, en vue satellite, pour localiser précisément ma cible. La vue satellite permet aussi de voir l’état du site du dessus. Enfin je vérifie en mode « street view » lorsqu’il est disponible, ce qui permet parfois d’identifier même l’accès précis au site.

Une précision très importante dans toutes mes recherches : je fais très attention aux dates des sources. En effet plus la source date et plus le bâtiment risque d’avoir changé d’état (saccagé, incendié, effondré, rénové, …) car les bâtiments abandonnés ne sont intéressants pour l’urbex qu’un temps. Ils évoluent plus vite qu’on le croit. La date des articles est donc un critère essentiel dans l’évaluation d’un lieu : plus les sources sont récentes et plus le lieu aura du potentiel. A noter que Google donne la date de prise des images en mode « street view », qui est souvent différente de celle de la vue satellite.

La recherche à partir d’autres explorations

La recherche de lieux urbex à partir des photos et articles d’autres explorateurs suit à peu près la même méthode. Ce qui diffère est les mots clés de départ. Ce sont les informations glanées dans les articles et sur les photos de l’explorateur (d’où l’art de dire ou ne pas dire, et montrer ou pas les choses qui permettent d’identifier le lieu). C’est plus facile lorsque le lieu est relativement connu car on peut alors croiser les indices laissés par plusieurs explorateurs. L’idée est de réduire la zone géographique progressivement puis terminer la recherche sur Google Maps.

La recherche à partir des photos des autres est plus fructueuse que la recherche à partir de rien. Par là j’entends que c’est plus facile de trouver des lieux intéressants. Un autre explorateur c’est un genre de caution : ses photos prouvent que le bâtiment est bien abandonné et qu’on peut y pénétrer. Mais c’est aussi la méthode de fainéant, on ne fait que suivre les traces laissées par d’autres, on perd le côté inconnu. Alors qu’en recherchant par soi-même on ne sait pas sur quoi on va tomber. C’est pourquoi je préfère les lieux que je trouve tout seul : c’est une vraie exploration, un territoire inconnu. On ne sait pas à quoi s’attendre, ce qui rend l’exploration plus excitante.

L’école des fans

Nous voilà enfin à l’école des fans. Celle-là j’avoue que je ne sais pas comment je l’aurais trouvée tout seul. L’ami qui l’a repérée est très fort pour dénicher ce genre de lieux, je ne sais pas comment il fait. 

Bref. J’ai peu d’infos sur son histoire. C’est une ancienne école maternelle, construite dans les années 30 au milieu d’un petit village. Elle est abandonnée depuis de nombreuses années mais je ne saurais vous dire précisément combien. J’émets l’hypothèse que l’école a fermé pour être regroupée avec celle du village voisin, car devenue trop grande pour cette petite commune.

La visite est rapide – il y a environ 5 salles de classes. Il reste peu de choses mais juste de quoi rappeler l’usage du lieu. Ici une petite table d’écolier. Là des lits de camps pour la sieste des enfants. Un toboggan dans la salle de spectacle. C’est mignon, avec une ambiance typique d’école rurale.

 

Pourquoi j’ai apprécié la visite de l’école des fans ? Parce que pour une fois c’est un spot que je n’avais encore jamais vu en photo, alors je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. D’où ma préférence pour le partage confidentiel ou la recherche par moi-même.

Berf, pas très impressionnant mais une vraie surprise. Et ça suffit amplement à mon plaisir d’explorateur.

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