Le récit de la visite de l’hôtel du Dauphiné est un article qui change de ceux que j’écris habituellement, puisque la visite a donné lieu à 2 articles totalement différents. D’un côté ma vision de cette exploration ci-dessous, de l’autre celle d’un invité venu découvrir l’urbex… Et aussi faire découvrir la discipline ! Retrouvez en bas de cet article le dossier sur l’urbex paru dans le Dauphiné Libéré.

L’hôtel du Dauphiné : un lieu sans intérêt ?

J’avais répertorié l’hôtel du Dauphiné depuis pas mal de temps sur ma carte. Bien que situé dans la région, je n’y étais encore jamais allé. Dans ma tête le lieu était abandonné depuis trop longtemps pour être intéressant. Situé au coeur d’une petite ville il avait forcément été squatté. Il avait d’ailleurs subi plusieurs incendies, preuve qu’il était dégradé. Alors pourquoi m’être enfin décidé à le visiter ?

Pour le comprendre, il faut revenir quelques jours en arrière : au hasard d’une discussion Facebook sur un groupe d’urbexeurs, une collègue me confie la lourde tâche d’aller parler urbex avec un journaliste qui souhaite faire un article sur le sujet. Les autres urbexeurs sont plutôt froids et me mettent en garde : « attention il va te cuisiner, il va vouloir que tu lui donnes des lieux et il va tout raconter ensuite. Il ne faut rien lui dire. » … Je passe outre. J’ai envie de tenter l’expérience.

Le journaliste me contacte, on échange un peu et il me demande de l’emmener visiter un lieu. Le but pour lui est de découvrir l’urbex et de se faire sa propre impression. J’hésite, j’avais dit que je ne lâcherais rien. A moins de lui bander les yeux, il faudra bien lui dire où nous allons. Je me dis que ça serait dommage de rater cette occasion de partager ma passion. Je choisis donc un lieu facile d’accès et pas trop « secret », au cas où il le dévoile.

L’hôtel du Dauphiné colle à ce que je recherche, je ne l’ai pas encore exploré parce que je l’ai jugé trop « défoncé », mais ça sera parfait pour l’exemple. Je le mets en garde plusieurs fois : il ne faut pas dévoiler les lieux, nous entrerons dans une propriété privée sans autorisation, c’est interdit, et ça peut être dangereux (avec moult exemples de planchers et plafonds pourris, verrières prêtes à vous tomber dessus au moindre faux pas, chiens affamés, etc.). Il accepte.

Pas tant que ça…

Nous voilà au jour J. Nous avons rendez-vous à côté de l’hôtel. J’arrive un peu en avance, je fais du repérage en attendant. L’accès est facile bien que très à découvert, car il faut passer dans une cour d’immeubles où des gens entrent et sortent régulièrement. Le bâtiment ne me semble pas avoir d’intérêt. Plus aucune vitre en place… c’est un signe qui ne trompe pas : les casseurs sont déjà passés, le bâtiment a été complètement vandalisé.

Le journaliste arrive. Nous pénétrons rapidement dans l’hôtel. Nous ratissons toutes les pièces, tout en parlant d’urbex : les principes de la discipline, les règles d’éthique (ne rien casser, surtout pas d’effraction, ne rien voler, laisser juste des traces de pas), les règles de sécurité (ne jamais partir seul, connaître ses limites, avoir un équipement minimum tel que lampe de poche, téléphone chargé, kit médical), les rencontres qu’on peut faire sur les lieux, mes expériences, mes meilleurs souvenirs, …

La visite n’est pas aussi inintéressante que je le pensais : l’hôtel est gigantesque et quelques traces du passé sont encore présentes. Nous nous arrêtons régulièrement pour scruter les bruits du quartier, assez animé à l’heure où les gens rentrent du travail, prennent l’apéro sur leur terrasse ou promènent leur chien dans le parc abandonné. Finalement j’ai bien fait de choisir ce lieu, nous faisons une vraie session d’urbex. Nous resterons plus de 2 heures sur le site.

L’hôtel du Dauphiné n’est plus très photogénique. Pour une fois les photos ne sont pas l’intérêt principal de la visite. En voici quelques unes.

Après la visite nous terminons la discussion à côté des voitures. L’article devrait paraître prochainement. J’ai hâte de le voir !

Ma vision de l’urbex

Cette visite m’a amené à réfléchir et à clarifier ma position sur l’urbex. C’est ma passion, et je ne vois pas pourquoi je serais le seul à en profiter. Je ne donnerais pas ma carte avec toutes les localisations que j’ai collectées ces dernières années, loin de là, mais je ne peux pas réclamer l’exclusivité sur les lieux. Si quelqu’un d’autre les trouve et souhaite les visiter, libre à lui. Les lieux ne nous appartiennent pas. Je préfère partager ma vision de l’urbex et du respect de notre patrimoine, sensibiliser aux risques et aux dérives de la discipline, plutôt qu’essayer de verrouiller les lieux. Ce n’est pas possible – j’en suis la preuve ! Alors mieux vaut démystifier la discipline et croiser des urbexeurs avertis et respectueux.

Une vision extérieure de l’urbex

Quelques semaines plus tard : ça y est ! L’article, ou plutôt le « dossier du jour » de 2 pages complètes, est paru dans le journal du lundi 8 août. A travers le récit de notre exploration mais aussi l’interview d’un autre explorateur et plusieurs articles annexes sur l’historique du mouvement, les règles, la légalité, …, le journaliste fait une belle description de la discipline. Fidèle et très complète, il m’a même permis d’en apprendre davantage, notamment sur le côté légal de notre passion.

Je vous conseille la lecture de ce dossier. Les fichiers au format pdf sont disponibles ici :

Article Dauphiné Libéré 1/2

Article Dauphiné Libéré 2/2

Cet article a 3 commentaires

  1. tout le monde a reconnu sur le journal,il y a d’autre site moins connu dans la petite ville qui est quand même xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

    1. Bonjour azert,
      Merci pour votre commentaire. J’ai été obligé de le modérer car il donnait des indications trop précises sur la localisation de l’hôtel.
      Effectivement les gens habitant la petite ville en question ont du le reconnaître facilement. Pour les autres ce n’est pas aussi simple et je souhaite que cela le reste.
      Je ne veux pas divulguer les localisations des lieux que je visite dans un but de protection : il n’est pas souhaitable que le bâtiment soit squatté ou encore plus vandalisé qu’il ne l’est déjà. Et les voisins ne souhaitent pas voir déferler des hordes d’urbexeurs…

  2. J’y suis allé la semaine dernière, il est dans le même état. Ceci dit, il serait difficile de faire pire…
    Dans cette ville il y a un parc industriel, intéressant à visiter également.

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