Aujourd’hui je vous emmène dans un site industriel remarquable, avec une architecture atypique de la fin du XIXème siècle. Je m’attendais à trouver une mine, j’avais peur de tomber sur un puits à ciel ouvert… Il n’en est rien. Le puits sans fond n’a plus de fond depuis bien longtemps.
Le Puits sans fond
La plupart du temps, j’approfondis les recherches sur les lieux que je visite à posteriori, lorsque j’écris l’article. Comme aujourd’hui, je m’étais renseigné à minima avant l’exploration. En effet le puits sans fond est abandonné depuis longtemps, c’est un grand site industriel avec du cachet. Ces 2 informations sont largement suffisantes pour m’attirer. Et comme le puits sans fond a un nom de puits, je m’attends à trouver une mine. Or, une fois sur place, je ne vois aucune trace d’une activité minière… Voila pourquoi.
L’histoire du site commence dans les années 1870. Il est au départ dédié à la production de charbon, et à la production d’électricité puisqu’une centrale thermique est accolée. Le site d’extraction connait des débuts difficiles car la houille est très profonde – plus qu’on ne le pense au départ – et on a mal estimé la composition du sol. Si bien qu’on n’atteindra la couche de houille que 8 ans après avoir commencé à creuser !
Il faudra encore plus de 20 ans avant que la centrale thermique fonctionne à plein régime. En effet les problèmes s’accumulent notamment à cause de la profondeur du puits (le plus profond de France pendant un temps) et des limites techniques de l’époque : on doit revoir le mode d’extraction, puis augmenter la puissance de la machine à vapeur.
Le puits ferme dans les années 1930. C’est la fin de l’histoire minière du site.
Et après
Dans les années 1930 le site trouve une nouvelle vocation comme usine de peinture. Il connait des transformations profondes au cours des années, avec la démolition ou le remplacement de plusieurs bâtiments. Mais le bâtiment emblématique, la tour d’une quarantaine de mètres qui abritait le mécanisme d’extraction, tient toujours debout. Il est aujourd’hui inscrit à l’inventaire supplémentaire des bâtiments historiques, même si la machinerie a disparu depuis bien longtemps.
Une usine désaffectée
A la fin du XXème siècle, un incendie ravage le site. L’usine de peinture n’a jamais réouvert.
De nos jours une partie des bâtiments est parfois accessible à la visite. La commune cherche à valoriser le site, en mettant en avant son caractère patrimonial – il faut dire que l’architecture du puits est unique en France.
En tant que photographe, il m’en faut peu pour m’amuser. Ici il m’aura suffi des vieux murs abandonnés depuis de longues années, d’un peu de végétation qui reprend ses droits, et d’une belle lumière pour mettre tout cela en valeur. Voici une série de photos simples, géométriques comme je les aime, que j’ai eu autant de plaisir à photographier qu’à retrouver sur mon ordinateur. Bonne visite !