Les explorateurs urbains sont bêtes. Moi le premier. Depuis très longtemps, je sais qu’il est possible de visiter les thermes roses. Pas comme un musée ouvert tous les jours sauf noël et jour de l’an. Quand même pas. Mais on peut les visiter à quelques occasions dans l’année, comme les journées du patrimoine. Mais je n’ai jamais pris la peine de participer à l’une de ces visites. Je n’ai pas non plus pris la peine de contacter la mairie pour demander une visite officielle privée – on m’aurait surement donné l’accès si j’avais pris la peine de le demander.

Non, nous les explorateurs, ce qu’on aime, c’est trouver un moyen de pénétrer dans des lieux dans lesquels on ne peut en principe pas entrer. Puis visiter clandestinement, avec des sueurs froides lorsqu’on entend un bruit suspect, ou mieux : lorsqu’on déclenche une alarme. Cela nous procure la montée d’adrénaline recherchée. Cela nous fait également plus de choses à raconter que juste « le guide est très serviable et le lieu de toute beauté, je vous le conseille, très cher ».

Voici la version plus classe : « Nous nous sommes faufilés discrètement par une lucarne à l’arrière du bâtiment. Heureusement personne ne nous a vus entrer – ce qui n’était pas gagné car les thermes se situent en plein coeur de la ville. Puis à la fin de la visite, lorsque nous explorions le hall principal, nous avons déclenché une alarme !!! Nous avons détalé comme des lapins ».

Bref, voilà la vérité. Mais passons, car finalement, mon truc c’est de prendre des photos. Alors prise clandestinement ou pas, cette photo est la même.

 

Le mimétisme de l’explorateur

Une autre chose que nous les explorateurs adorons faire, c’est tous aller au même endroit. Parce que l’exploration, ça a des limites. On ne va pas non plus prendre des risques à essayer de découvrir des lieux inconnus, où personne n’est allé et il faut se creuser la tête pour trouver un accès. Non, nous ce qu’on aime c’est regarder où les autres explorateurs vont (éventuellement leur demander où c’est ou leur proposer un échange de lieux ou encore les agresser s’ils ne veulent pas partager parce que nous on est des vrais explorateurs et on partage avec la communauté… Non je n’exagère pas, ce genre de réaction est assez courante). Et quand on sait où les autres sont allés, alors on va au même endroit, bêtement.

Le mimétisme pourrait s’arrêter là. Mais non : une fois au même endroit, on fait la même photo. Il faudrait d’ailleurs penser à mettre des croix au sol pour matérialiser où prendre la photo précisément ! Mais on dit qu’on a découvert le lieu et que personne n’y a mis les pieds depuis 50 ans (les dernières cures aux thermes roses datent de 2004).

Les thermes roses font partie de ces lieux – splendides – qui auront vu passer une bonne partie des explorateurs de France et de Navarre. Quasi inconnus et reposant tranquillement dans leur jus pendant de nombreuses années – à l’époque je n’avais d’ailleurs pas réussi à y entrer – ils sont devenus en quelques semaines très populaires dans le milieu de l’urbex (au point que certains s’en sont amusés, tels le compte instagram memes_et_perles_urbex  que je salue au passage, avec sa comparaison du même point de vue par différents explorateurs : https://www.instagram.com/p/CNaZ2bngoGo/ ). Il faut maintenant ajouter celle-ci :

 

Les Thermes roses

Arrêtons les digressions sur l’urbex. Si nous sommes ici, c’est pour voir des photographies de ces magnifiques thermes roses. Avant cela je vous retiens encore un instant pour quelques précisions sur le lieu. Il se situe en plein centre-ville, à côté du casino (les villes thermales ont toujours un casino). Cet établissement thermal est une pièce maitresse de l’histoire de la ville. S’il n’est pas le seul établissement thermal de la cité, il en a été le principal – le plus grand et le plus beau – pendant longtemps. Les curistes y ont défilé du début du XXème siècle, jusqu’à l’aube du nouveau millénaire. Suite à la désaffectation, la ville l’a racheté pour y promouvoir un projet d’hôtel de luxe. A l’heure où je parle le projet semble être sur la bonne voie.

L’architecture du bâtiment est splendide. Déambuler dans ces couloirs est un vrai régal. Une plongée dans la belle époque. L’organisation du lieu est assez simple, de forme carrée sur 2 étages : autour d’une cour centrale, un couloir dessert plusieurs dizaines de cabines de soins. Nous avons été surpris de ne trouver ni grand bassin, ni bureaux. Juste des cabines individuelles pour les soins des curistes.

 

Ah oui, j’oubliais : l’enteroclyse ? « Autrement appelée douche intestinale, cette technique réalise l’imprégnation goutte à goutte de la muqueuse intestinale. Elle consiste en l’introduction d’une certaine quantité d’eau thermale dans le colon (à l’aide d’une canule à usage unique) ». Bon… A bientôt !

Cet article a 2 commentaires

  1. C’est comme Noël et Pâques ensemble. Super Salutation Jürg

    1. Merci Jürg ! Salut en Suisse 😉

Laisser un commentaire

Close Menu