Pendant les longs trajets pour aller en urbex, on discute souvent… D’urbex. Ce jour-là, sur la route de Notre Dame des prunes, nous parlons des lieux abandonnés que nous rêvons de visiter. Je dis à mon acolyte que j’en ai marre des lieux trop propres, en bon état, où on se demande si le lieu est vraiment abandonné. Je rêve plutôt de sites laissés à la merci des éléments, là où la nature a repris ses droits. Mon lieu idéal du moment, c’est un savant mélange de vieilles pierres et de végétation.

En disant cela tranquillement dans la voiture, je ne me doute pas que mon voeu sera exaucé le jour même.

 

Un must

Mon binôme et moi sommes d’accord pour dire que c’est l’exploration de l’année. Nous avons plus qu’adoré cette exploration. A la fin j’étais dans un état de surexcitation poussé, se traduisant par une frénésie photographique. Pour visualiser la chose, imaginez moi tournant sur moi-même en mitraillant dans toutes les directions, dans une sorte de mode rafale manuel, sans recourir au mode rafale de l’appareil photo.

Cette église est un must en urbex, avec sa carapace de lierre par dessus ses vitraux miraculeusement intacts. Nous sommes tombés en extase devant elle (et nos appareils photo ont bien chauffé). Sans compter qu’elle n’est que le coeur d’un site qui regorge d’autres vues impressionnantes.

Pour couronner le tout, le fameux « effet découverte » a renforcé notre plaisir. En effet, Notre Dame des prunes n’était qu’un point « à checker » sur une carte. Nous ne savions pas du tout ce que nous allions découvrir. Alors la surprise et le plaisir sont d’autant plus grands.

 

Notre Dame des prunes

Sur les hauteurs d’un petit village français, Notre Dame des prunes est – ou plutôt était – un ensemble de plusieurs bâtiments agencés autour d’une cour d’honneur carrée. L’immense domaine est à l’abandon depuis des décennies. Aujourd’hui les bâtiments sont presque tous en ruine. Ils disparaissent progressivement dans la végétation.

A l’origine, au XVIIème siècle, il y avait un château à cet emplacement. Je ne suis pas sur qu’il ait un lien direct avec les bâtiments que j’ai visité – qui ne ressemblent pas à un château – mais je brode un peu car la suite de l’histoire est courte…

Puis au milieu du XIXème siècle le site se transforme en établissement d’enseignement catholique. Il le restera jusqu’à sa désaffectation, environ un siècle plus tard. Avec quelques variations au cours de son siècle d’existence : un temps centre de formation des prêtres, un autre simple pensionnat pour laïcs (toujours géré par l’Eglise catholique), puis un  peu des 2, mais l’idée générale reste l’éducation catholique.

Le site est à l’abandon depuis les années 70. Récemment, un  grand projet de complexe hôtelier… N’a manifestement pas abouti, comme en témoignent mes photographies.

En attendant que quelque chose se passe, les pruniers ont pris le pouvoir à l’intérieur des murs en ruines et offrent leurs fruits aux rares visiteurs comme nous.

 

L’église

A part quelques panneaux délavés, rien ne nous empêche de pénétrer sur le site. Nous avons un petit doute sur ce qui semble être une caméra, face au portail – mais nous constaterons plus tard qu’elle est hors service depuis belle lurette. En attendant, nous la contournons pour ne pas passer devant et ainsi gâcher l’exploration, et nous tombons nez-à-nez avec le côté latéral de l’église. Cette première vision est surréaliste avec ces vitraux intacts sur une façade totalement rongée par le lierre. Dès cet instant nous comprenons que nous sommes tombés sur une pépite.

Forcément, nous sommes curieux de voir l’intérieur de l’église. Pour accéder à la nef, il faut escalader un amas de gravats – à une époque une sorte de hall, maintenant un champ de ruines : trois étages écrasés au rez-de-chaussée. Nous escaladons ce champ de bataille pour accéder à la vision stupéfiante de la nef de l’église. Sans toit, avec au bout cet arbre majestueux qui pousse au milieu du choeur, intact. Mais il est inaccessible car tout le plancher de la nef est effondré. Impossible de dépasser le seuil de l’église. Et ce n’est déjà pas très prudent de parvenir jusque là, nous n’irons pas plus loin.

 

Le reste

Nous ressortons sans encombres de l’église. D’autres bâtiments, presque tous en ruine, entourent la cour centrale. En fait, un seul bâtiment est encore digne de ce nom. Mais ce n’est pas celui-ci le plus intéressant photographiquement. En effet, son principal intérêt réside dans les vues qu’il offre sur l’ensemble. On l’a probablement entretenu plus longtemps que les autres. A l’intérieur on trouve des témoins de vie des années 90, comme des boites de médicament ou des affiches anti-tabac.

 

Vous reprendrez bien un peu de Notre Dame des prunes

Voilà, nous avons visité tous les bâtiments, ou ce qu’on a pu en voir. Avant de partir, je tiens à essayer de faire le tour de l’église, afin de voir ce qui se cache de l’autre côté. Mais la traversée de la végétation ne s’annonce pas facile…

C’est encore une belle surprise : non seulement nous pouvons accéder au sous-sol de l’église, qui offre des vues impressionnantes en contre-plongée, mais en plus nous pouvons accéder aux bâtiments à côté. La bâtisse occupée par le prunier n’avait pas l’air très intéressante du dessus ; elle est en fait splendide. Ambiance « Indiana Jones » ou encore « on découvre les temples d’Angkor » (non non, je n’exagère pas). Je n’en peux plus, j’exulte, et je remplis ma carte mémoire (Notre Dame des prunes est dans le top 10 des lieux où j’ai pris le plus de clichés). Ce lieu est définitivement magique !

 

Notre Dame des prunes, c’est la bonne surprise de l’année. On ne tombe pas tous les jours sur ce genre de spots. Wahou !

Cet article a 2 commentaires

  1. Bonsoir Olivier.
    Tout simplement magique !!!
    Merci

    1. Merci beaucoup Théo !

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